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Lancement et voyage de Rosetta-Philae

Par Samuel Frachebourg, St-Maurice, Suisse

Avec la réussite des missions russes Vega 1, Vega 2 et de la sonde européenne Giotto, qui ont survolé la comète de Halley en 1986, les Européens persévérèrent et mirent en place, en 1993, dans le cadre de leur programme scientifique Horizon 2000, une nouvelle mission nommée Rosetta. Son but : étudier la comète 46 P/Wirtanen ainsi que les astéroïdes Mimistrobell et Siwa. Le lancement est prévu en 2003 pour un rendez-vous en 2012 avec la comète. Les préparatifs se font sans encombre et un atterrisseur Philae est même dévoilé au public.

Cependant, dès 2002 la tension augmente. le lanceur Ariane 5 a subi une anomalie lors du décompte du vol 157 et les missions sont reportées. On parle tout d’abord d’un délai de quelques jours puis d’au minimum une année. Les équipes sont donc forcées de trouver une autre destination et proposent la comète 67 P/ Churyumov-Gerasimenko, bien plus grosse que 46 P. Avec une nouvelle date de lancement en 2004 et un rendez-vous prévu en 2014 les acteurs du projet respirent, malgré quelques problèmes financiers.

Le 2 mars 2004, à 7H17 UTC, après un délai d’un jour pour cause de mauvaises conditions météorologiques, la sonde, encapsulée dans la coiffe d’une Ariane 5G, décolle de Kourou. (Vidéo du lancement : https://youtu.be/yrHKMBGp9O8)

Après une mise en orbite réussie, l’étage supérieur du lanceur donne une dernière impulsion à la sonde qui dépasse ainsi la vitesse de libération pour s’échapper de l’attraction gravitationnelle de la Terre. À partir de là, Rosetta doit faire le reste du boulot toute seule. Une série de quatre appuis gravitationnels est prévue pour lui permettre d’atteindre sa destination, ainsi que l’observation de deux astéroïdes sur le trajet. Le transfert direct n’était tout simplement pas possible à cause de l’équation de Tsiolkovski qui fixe les limites des fusées. (Voir le TED talk en anglais d’un astronaute américain : https://youtu.be/uWjdnvYok4I).

Voici la suite des événements :

Lancement et voyage de Rosetta-Philae1 – 2 mars 2004 : lancement de Rosetta.
2 – 4 mars 2005 : premier appui gravitationnel de la Terre.
3 – 25 février 2007 : premier appui gravitationnel de Mars.
4 – 13 novembre 2007 : deuxième appui gravitationnel de la Terre.
5 – 1er septembre 2008 : survol de l’astéroïde Steins.
6 – 13 novembre 2009 : dernier appui gravitationnel de la Terre.
7 – 10 juillet 2010 : rendez-vous avec l’astéroïde Lutèce.
8 – 8 juin 2011 : début de l’hibernation de la sonde.
9 – 20 janvier 2014 : réactivation de la sonde.
10 – 6 août 2014 : mise en orbite autour de la comète.
11 – 12 novembre 2014 : atterrissage de Philae à la surface de la comète.
12 – 31 décembre 2015 : fin de la mission.

Plus de 11 ans de préparations, suivi d’un slalom de 12 ans entre les planètes du système solaire pour enfin observer et étudier de près cette comète et ceci, uniquement pendant une année. Voilà le coût à payer, en plus de l’aspect financier, d’une mission de la sorte. Des personnes ont travaillé pendant presque toute leur carrière pour ce projet. Leur héritage consiste en une foison de données qui seront analysées pendant des décennies en nous livrant, peut-être, des informations cruciales sur l’histoire de la formation de notre système solaire.
Ces missions robotisées font vraiment partie des plus grands projets de notre ère. Tout dans ces programmes peut être qualifié de gigantesque, même s’il est peut-être difficile de s’en rendre compte. C’est dans ce genre d’accomplissements que l’exploration spatiale trouve tout son sens.

Sources :
http://sci.esa.int/rosetta/31211-news-archive/?farchive_objecttypeid=12&farchive_objectid=30910
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rosetta_(sonde_spatiale)#Le_projet_conjoint_NASA_/_ESA_avort%C3%A9

Pour en savoir plus sur la mission Rosetta, venez à notre conférence du 17 mai 2018 à Monthey, par le Dr Stéphane Berthet de l’université de Genève. Plus d’infos ici : http://www.astrochablais.ch/conference-rosetta-une-odysee-spatiale/

Conférence : Rosetta, une odyssée spatiale

  • Date et heure: Jeudi 17 mai à 20h00
  • Résumé: 
    Rosetta une odyssée spatiale vers les origines du système solaire
    Lancée le 2 mars 2004, la sonde Rosetta de l’Agence spatiale européenne (ESA), après un périple extraordinaire de 10 ans, a réussi l’exploit de se mettre en orbite autour de la comète Churyumov-Gerasimenko. Quelques mois plus tard, elle a largué son module Philae qui s’est posé, non sans mal, sur le noyau de la comète. Après de nombreuses analyses du milieu cométaire Philae s’est endormi et le vaisseau mère, Rosetta, a accompagné la comète dans son périple autour du soleil, pour finalement terminer sa mission en allant s’échouer sur le noyau de la comète le 30 septembre 2016 rejoignant ainsi Philae.
    Avec cette mission extraordinaire, l’ESA a écrit l’une des plus belles pages de l’histoire de la science spatiale mondiale. L’exploitation de la moisson exceptionnelle de données récoltées par les différents instruments de Rosetta et Philae durera encore une bonne décennie et permettra de mieux comprendre la nature des comètes, l’origine et la formation de notre système solaire voici quelque 4.5 milliards d’années, de même que le rôle des comètes dans l’évolution biologique de la Terre. 
    Cette conférence retracera l’odyssée fantastique de Rosetta et présentera les premiers grands résultats de cette mission.
  • Le conférencier: Le Dr Stéphane Berthet a étudié la physique à l’Université de Genève où il a obtenu son doctorat es science en astronomie, astrophysique en 1991. Depuis 2003, il est le Secrétaire général de l’Université de Genève et assume notamment les responsabilités de la promotion de la qualité et de l’Université à l’international. Dès 1992 Stéphane Berthet oriente son activité au niveau fédéral en tant que spécialiste des questions relatives au secteur spatial, à l’astronomie et à la fusion thermonucléaire. A ce titre, il devient représentant du gouvernement suisse auprès de différentes organisations européennes de recherche telles que l’Agence spatiale européenne (ESA), l’Observatoire astronomique européen dans l’hémisphère sud (ESO) ou encore le programme Fusion européen (Euratom). En 2001, il est nommée vice-directeur du Bureau suisse des affaires spatiales, l’autorité fédérale en charge des affaires spatiales et de la gestion de la participation de la Suisse à l’ESA. Puis en 2003, il quitte la Berne fédérale et devient le Secrétaire général de l’Université de Genève, poste qu’il occupe encore actuellement. En parallèle, dès 2004, il devient l’un des 11 experts de la Commission fédérale des affaires spatiales, organe consultatif du gouvernement suisse en matière de politique spatiale et il en est le vice-président depuis 2012.